21.2.08





Réel et Schizophrénie

J’ai appris à aimer les jours gris…Où l’on souhaite seulement de rester chez soi, dans le lit avec un grand café au lait, une cigarette et le chat sur les genoux. L’art est censé mettre à l’épreuve les limites culturelles du présent. Par conséquent, elle déplace la perception temporelle. Aujourd’hui, on est confronté au retour violent du réel . Le réel s’impose de façon à créer un court-circuit temporel (comparable au délai avec lequel on reçoit une voix au téléphone ou avec skype, ou encore au niveau physique, comme le délai qui existe entre le moment où on s’aperçoit d’une sensation externe et le temps que nos récepteurs corporels transportent l’information au cerveau. On peut appeler ce phénomène intervalle ou écart). Je sens le neutre comme expérience qu’on arrive à capter à travers une opération presque schizophrénique: celle de s’abstraire et de se fondre avec soi- même en même temps. On fait l’expérience de ce voile opaque qui nous éloigne de tout et aussi de nous-mêmes. Qui est cet étranger qui nous habite? Dans le neutre, on se fond avec notre identité la plus intime. On est un dans le neutre. Le temps du neutre c’est le présent.


Foucault a écrit un très bel ouvrage à propos de la folie. Mais ici, on s’occupe de passions neutres, ce qui change totalement le développement des pathologies et en constitue donc le statut intrinsèque de la folie. Les nouvelles folies sont l’émanation directe d’une certaine opacité, aridité de l’esprit qui semblent polluer l’air qu’on respire et qu’on avale.


NOTE:
1 Hal Foster, The Retourn of the Real, 1996

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